lundi 15 janvier 2018

Les provinces montagneuses du centre

JOUR 6 - Jeudi 24 mars

Après avoir laissé derrière nous Sigiriya, nous prenons le tuk tuk réservé la veille direction Kandy. Nous retraversons Dambula qui était surchargée et très bruyante dû au marché au gros. Nous avons bien fait de loger à Sigiriya qui est bien plus calme et plus verdoyante et je déconseille fortement de loger à Dambula.

La route est sympa jusqu'à Matalle où nous traversons les cultures d'épices. A Matalle, nous faisons une halte au temple hindou qui est malheureusement fermé à l'heure de midi. Nous en profitons pour voir les chars utilisés les jours de fête et l'extérieur du temple qui est bien plus décoré que tous les monuments boudhistes que nous avons vu jusque-là. 


Le trajet de Matalle à Kandy est assez désagréable, c'est une route de montagne et le tuk tuk a bien du mal dans les montées, la route est aussi très fréquentée. Arrivés à Kandy, nous tombons à 13h30 dans les bouchons, c'est l'enfer, nous sommes quasiment à l'arrêt et nous prenons les pots d'échappement en pleine figure. L'arrivée à l'hôtel est un soulagement, nous sommes fatigués par cette fin de trajet polluée et très bruyante. Nous aurions dû prendre un taxi et nous laissons repartir notre chauffeur de ces deux derniers jours allégé de 4000roupies. Après avoir négocié la nuit d'hôtel à 3000 au lieu de 3500 roupies, sans climatisation mais ce n'est pas très important car le temps est bien plus frais à Kandy (Expeditor Guest House, 41 Saranankara Rd), nous rejoignons le centre-ville. La ballade autour du lac aurait pu être sympa s’il n'y avait pas toute cette circulation. Klaxons et pots d'échappement décrivent assez bien cette ville. 


Nous déjeunons au Kandy Muslim Hotel qui était recommandé dans le guide mais malheureusement ni le kutti rôti ni le biryani au poulet ne sont bons, seuls les patatas (sorte de naan à 20 roupies) trouvent grâce à nos yeux.

Nous visitons ensuite l'extérieur du temple de la dent de bouddha mais nous ne rentrons pas dedans car il y a beaucoup de monde (surtout des écoliers) et nous avons déjà eu notre quota de sculptures de bouddha (visite 1000 roupies/ pers + 300 pour l'appareil photo)


La fin du tour du lac se fait un peu plus au calme, je conseille de prendre la prochaine fois un hôtel au nord du lac où la circulation est beaucoup moins dense. Retour à l'hôtel nous sommes vraiment contents d'être à nouveau au calme. Nous demandons à la gérante de nous commander un taxi pour le lendemain (Kandy-Orphelinat des éléphants puis Adam’s Peak). Nous avons l'impression de la gêner dans son feuilleton télé. Elle nous annonce un prix de 11500 roupies pour la course. Après négociation le prix descend à 10500 ce qui nous paraît très cher. Cet hôtel a l'habitude des touristes et en profite. C'est surtout aussi la première fois qu’une personne paraît être offensée que nous négocions. Décidément je/nous n'aimons pas cette ville, heureusement que nous la quittons dès le lendemain.


JOUR 7 - vendredi 25 mars

Réveil matinal (7h00) pour pouvoir aller voir les éléphants prendre leur premier repas (9h00), Après plusieurs minutes de retard, nous embarquons à bord du taxi réservé la veille. La voiture ressemble à une épave, porte cassée, climatisation non fonctionnelle, ceinture de sécurité défectueuse, nous la quittons au bout de 100m.

A peine sortis nous faisons un deal avec un tuk tuk, il nous emmène aux éléphants et il s'arrange pour qu'on ait un taxi ensuite pour Adam's Peak. (2500+ 6500 soit 9000 roupies, 1500 de moins que négociés la veille)

Après 1 h20 de route, nous avons raté le repas des éléphants et sous le conseil de notre chauffeur, nous faisons le millenium fondation (1000roupies/pers) où il y a moins d'éléphants mais c'est moins cher, on peut les approcher et monter dessus moyennant un supplément (ce que n’avons pas fait) et les laver (ce que Joss a fait). L'éléphant est allongé dans la rivière, non attaché, et il faut utiliser une noix de coco coupée pour lui racler la peau. Joss a été étonné de voir à quel point leur peau peut être dure. 


Il y aussi un petit musée où on apprend notamment que les éléphants d'Asie sont bien plus petits que ceux d'Afrique, qu’ils peuvent boire entre 150 et 200 litres d’eau par jour et que leurs excréments sont en moyenne de 80kg/jour.

Sur le retour, nous prenons le taxi à mi-chemin vers Kandy, ça fait du bien d'être en voiture, nous sommes beaucoup moins exposés à la conduite sportive des tuk tuk, du bruit et de l'odeur de pollution.

La route vers Adam's Peak est très agréable, nous traversons de nombreux champs de thé, passons devant quelques cascades et atteignons Dalhousi vers 15h. La route est très montagneuse, il n'y a qu'une voie et demi, le taxi est obligé de s'arrêter plusieurs fois pour laisser les bus qui descendent.



Nous avions réservé un hôtel à Maskelya mais étant à 14 km du point de départ de l'ascension et vu le départ matinal qui nous attendait, nous avons préféré aller dans un autre hôtel (White house à Dalhousie, 3500roupies la nuit).

En sortant du taxi, Joss s'est rendu compte qu'il n'avait plus son porte carte avec environ 20 000 roupies à l'intérieur et sa carte bancaire, il a dû tomber lorsqu'il m'a laissé sortir pour prendre des photos car il n'a à aucun moment quitté le van. Il nous reste ma carte, les euros et l'essentiel des roupies que Joss avait laissé dans son portefeuille dans le sac.

Nous décidons ensuite d'aller faire un tour dans les champs de thé mais le terrain, très en pente est impraticable donc nous décidons de rentrer à l'hôtel pour nous reposer avant le dîner. 


Dîner très moyen et couchés à 19h30.

JOUR 8 - Samedi 26 mars

Départ de l'hôtel à 1h20 pour commencer l'ascension d'Adam's Peak.
Nous sommes équipés d'une polaire et d'un poncho et j'ai pris en plus mon pantalon de running, mon écharpe et un tee-shirt manches longues. Nous utiliserons tous nos  vêtements lors de l’ascension.

L'ascension commence de nuit par la traversée des échoppes qui longent le parcours. Elles se ressemblent toutes, elles proposent de l’eau, de la nourriture, des bonnets et des vêtements pour se protéger du froid mais aussi des jouets immondes.

Il n'y a pas de ticket à prendre pour l'ascension, nous passons devant un check-point où il faut écrire son nom et le montant de sa donation (ce sera 100roupies chacun, les temps sont durs dû à la perte du porte-carte la veille)

Il n'y a pas beaucoup de monde lors des premiers kilomètres mais plus nous avançons plus il est difficile de monter à son rythme. De nombreux sri lankais dorment en plein milieu du passage, sur les marches ou dans des dortoirs à même le sol. Arrivés à 3km du sommet (3 sur 7), nous sommes pris dans un embouteillage, nous n'avançons plus pendant une dizaine de minutes. 

Une voie en terre illuminée se trouve sur notre droite et de nombreux sri-lankais la prenne. Étant complètement bloqués, nous décidons de les suivre. De toute façon c'était soit ça, soit c'était la fin de l'ascension pour nous deux. Après plusieurs minutes de doutes, nous tombons sur un autre chemin menant à Adam's Peak, celui-ci emprunte un autre versant. Ce nouveau chemin est beaucoup moins peuplé et nous atteignons le sommet au bout de 3h20 d'ascension. 

Nous ne visitons pas le temple car trop de monde y fait la queue et nous nous plaçons pour attendre pendant plus de 1h00 le lever du soleil. Nos ponchos nous sont très utiles pour nous protéger du vent et du froid. 



Il y a beaucoup de monde au sommet et les locaux sont frigorifiés malgré tous leurs vêtements... en même temps c'est normal, nombreux sont ceux qui ont entrepris l'ascension pieds nus. Nous assistons ensuite au magnifique lever du soleil.


Nous avons beaucoup de mal à quitter le sommet car les locaux ne comprennent pas qu'il faut laisser les gens descendre pour pouvoir monter. Du coup les gens qui montent essaient de forcer le passage et forment un énorme embouteillage empêchant les autres de descendre. Par comparaison nous sommes plus serrés que dans le RER A à l'heure de pointe un jour de grève.

La descente nous prend 1h40 et nous atteignons notre hôtel juste après 8h. La ballade pourrait être sympa s’il n'y avait pas autant de personnes. On nous a dit que ce lundi (lundi de Pâques) est aussi férié au Sri Lanka et que de nombreux locaux en ont profité pour faire le pèlerinage. La descente nous dévoile la magnifique nature du site que nous n'avons pas pu voir à l'aller à cause de la nuit. 


A l'hôtel, nous prenons notre douche et notre petit déjeuner avant le checkout prévu à 11h00. C'est à ce moment que mes intestins ont lâchés suivi de ceux de Joss quelques minutes plus tard. Nous supposons que c’est dû aux rambardes touchées lors de la montée, au contact de nos mains avec notre bouche mais ce pourrait être aussi dû à la fatigue. Quoi qu'il en soit nous sommes tous les deux très mal et espérons que l'imodium fera rapidement effet. 

Nous avions réservé un taxi la veille pour Nuwara Eliya (6500 roupies) et en entendant deux françaises de notre hôtel parler de ce même trajet (pour 8000roupies, elles n'ont pas nos talents de négociations), nous leur proposons de partager le taxi, ce qui coûtera 1000 roupies de plus au groupe. Au final chacun donnera 4000 au chauffeur.

A Nuwara Eliya, tout est plus cher et il est impossible de négocier, nous suivons le conseil de notre chauffeur et prenons un hôtel à 4000roupies la nuit, nous y restons deux nuits (Hotel Wang Ne, 259 Kandy Road, Bambarakele, Nuwara Eliya). Nous avons visité deux hôtels historiques avant, le premier proposait une chambre à 10400 la nuit, le second était plein.

Visite ensuite d'une plantation et d'une usine de thé (700roupies non négociables pour l'aller/retour en tuk tuk). Un premier homme nous présente la plantation (tip à 200), et fait porter à Joss un sac rempli à moitié de thé porté normalement par les cueilleuses. Même à moitié plein, il le trouve très lourd, surtout que la sangle est enroulé autour du front, la nuque supporte tout le poids. 



Nous payons ensuite une visite officielle pour voir l'usine (200 roupies chacun). La visite est très intéressante, nous y apprenons entre autres qu'il faut 4,5 kg de feuilles pour faire 1kg de thé. Que le thé vert et noir proviennent de la même plante, seul le procédé de traitement des feuilles après récolte varie. Que les femmes ramassent 10kg de thé pour 8,5heures de travail par jour et que toutes les feuilles ne sont pas récoltées pour faire du thé, seulement les jeunes pousses. 

Le thé produit dans cette plantation est destiné aux multinationales et est vendu aux enchères à Colombo. Celles-ci feront ensuite les mélanges et y ajouteront les saveurs que nous connaissons (menthe, citron, fruit rouge,...) et le thé ainsi traité sera vendu dans le monde entier. On achète du thé brut en fin de visite afin de l'offrir à notre retour en France. 

Il fait beaucoup plus froid à Nuwara Eliya, un pull en tuk tuk en fin de journée n'est pas de trop.

JOUR 9 - Dimanche 27 mars

Départ à 6h00 en taxi (5000 roupies négociés à 4000 la veille) pour être à l'ouverture du parc d'Horton Plains à son ouverture à 7h00. La route est assez sympa mais très sinueuse avec un fort dénivelé. La température extérieure est assez froide, nous avons froid avec nos pulls, c'est la première fois au Sri Lanka. Le prix des billets d'entrée n'est pas du tout celui indiqué sur le guide, nous en avons pour 6000 roupies (2 adultes étrangers, un local (60 roupies) et une voiture(150 roupies) plus une taxe de 10%).

Après avoir été déposés sur le parking et avoir mangé le petit déjeuner de l'hôtel que nous avions pris à emporter (coconut roti, très bon) nous commençons la ballade de 10 km qui
forme une boucle.


Au début de la ballade, nos sacs sont fouillés et tous les emballages plastiques ainsi que le papier autour des bouteilles sont jetés. Cette démarche est écologique car elle a pour but d'éviter que des animaux meurent étouffés après avoir ingérés du plastique.

La ballade est très sympa, nous évoluons au départ à travers la forêt et nous sommes au calme. Nous croisons pas mal d'oiseaux, de lézards et d'écureuils. Nous voyons au loin une bagarre de singe dans les arbres (macaques à toques endémiques du Sri Lanka). Nous avons aussi vu des cerfs sur le parking. 



Vers la moitié de la ballade, nous arrivons au "World's end" qui offre un magnifique panorama sur la vallée (880 mètres à pic). 

La seconde partie de la ballade est dans la plaine et exposée au soleil, nous prenons quelques coups de soleil après avoir retiré nos pulls. Sur le chemin nous descendons ensuite voir une cascade, les jambes sont dures à cause de l'ascension d'Adam's Peak la veille. Cette randonnée est très sympa et très reposante, à part lorsque nous croisons des locaux ou des touristes chinois. C'est dans ces moments-là que nous nous rendons compte à quel point les villes du Sri Lanka sont bruyantes et polluées.



Sur le retour, notre chauffeur nous dépose au parc Victoria qui est un magnifique parc très bien entretenu et fleuri dans le centre-ville. L’entrée coûte 300 roupies pour un touriste et quelques dizaines pour un local (60roupies). Lors de la visite du parc je suis assaillie par des fillettes qui demande mon nom et essaient de me serrer la main. C'est assez surréaliste. Certains enfants sri lankais n'ont pas l'habitude de croiser des jeunes occidentaux.

La température à Nuwara Eliya est vraiment plus clémente que dans les autres endroits du Sri Lanka. Pour l'instant, si nous devions vivre dans une ville, ce serait celle-là. Cette ville est très marquée par les colons britanniques qui y développèrent le thé et y importèrent de nombreux légumes.

Déjeuner tardif au Grand Indian qui est un restaurant réputé de la ville. Malgré avoir demandé des plats non épicés, il nous a été impossible de manger la sauce qui accompagnait le poulet (butter Chicken). 


Après être passés devant la post office qui était fermée (car on est dimanche), toute en brique, nous rentrons à pied à notre hôtel juste avant une énorme averse. La fin de journée a été occupée par la programmation des prochains jours et un éventuel passage aux Maldives à la fin du séjour.

JOUR 10 - Lundi 28 mars

Arrivée en tuk tuk à la gare de Nanu Oya située à 9km de Nuwara Eliya à 8h45. Le but de la matinée est de prendre le train jusqu'à Badula en passant par Ella et Haputale. Ce parcours en train est très réputé pour sa beauté à travers les champs de thé et devrait durer 3h. 

Le départ du train est prévu à 9h30 et déjà tous les billets en première panoramique, première et seconde places sont pris. Ce qui était déjà le cas la veille d’après des touristes de notre wagon. Il ne reste que ceux en 3eme classe avec place assise non assurée (80roupies par personne au lieu de 1000 en 1ère panoramique). Après
quelques hésitations et beaucoup de crainte nous les prenons. Nous nous attendons à faire le trajet collés comme des sardines. Au guichet, le vendeur ne nous a même pas confirmé la présence de fenêtre dans notre wagon. A l'arrivée du train en gare à 9h00 nous nous précipitons et arrivons à avoir deux place assises, en regardant autour de nous nous nous rendons compte que le train est rempli à 80% de touristes. L’avant du train est composé de wagons de marchandises et viennent ensuite les wagons des passagers. Nous sommes assez étonnés par la 3eme classe, nous sommes plutôt bien installés et il y a de la place assise pour tout le monde. 

Le train est très lent, maximum 40km/h à vue d'œil, il s'arrête très longtemps à certaines stations (jusqu'à 30min) et partira avec 30minutes de retard sans explication . Pendant le trajet nous changeons une fois de place pour mieux admirer la vue de la fenêtre ouverte. 


Pour ce trajet il vaut mieux se mettre côté fenêtre à gauche dans le sens de la marche. Les champs de thé et les rizières se succèdent, les paysages sont magnifiques. La quasi-totalité des touristes descend à Ella et nous restons avec des locaux jusqu'à Badura. Il commence à pleuvoir et nous sommes obligés de fermer la fenêtre pour éviter d'être
arrosés. Le toit de notre wagon fuit et inonde le couloir central. Nous arrivons à Badura après 5heures passées dans le train. 

Malgré les beaux paysages, nous aurions dû faire un trajet plus court car les dernières heures furent longues. Arrivés à Badula, nous nous attendions à trouver dans la gare une station de bus ou des taxis mais il n'y a que quelques tuk tuk. Je demande au guichet de la gare d'appeler un taxi et arrive à le négocier à 10000 roupies pour se rendre à Arugam Bay. Le trajet en voiture est sans aucun doute l'un des plus stressant que nous avons et nous aurons dans notre vie. La route de montagne avec un conducteur roulant à vive allure avec le style de conduite sri lankais ne nous rassure pas trop. Alors lorsqu'arrive la très forte pluie, la très faible visibilité et la route en travaux qui ressemble plus à une piste de gadoue, les estomacs se nouent.

Une fois arrivés dans la plaine, nous avons laissé la pluie et les orages dans les montagnes. Nous nous faisons barrer la route deux fois par des animaux sauvages, une fois par un éléphant à 150 mètres et une seconde fois par un troupeau de buffles qui ne voulait pas quitter le centre de la route.

Arrivés en vie à Arugam Bay, notre chauffeur nous dépose et nous réservons deux nuits au Beach Hut (2000 roupies la nuit), repère de surfeurs. L'endroit est super sympa, la chambre est pas mal mais sans climatisation, nous transpirons énormément car nous avons retrouvé la chaleur et l'humidité qui n'existait pas dans la région montagneuse.

Après avoir bien mangé au restaurant Beach Hut (dîner sans riz, ça fait plaisir), nous nous couchons en entendant le tonnerre au loin.

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